Poème sur le monde du travail qui est parfois impitoyable
Au monde
ouvrier en deuil.
Ayons un instant de recueillement
Offert aux victimes de harcèlements,
A celles d'accidents, de maladies,
Aux travailleurs pauvres et enlaidis.
A l'entreprise, c'est comme dans l'armée
Pour toutes ces abeilles acharnées :
La même ambiance qui vous dégrade
Où tout s'organise autour de grade.
Agressivité. Les rapports humains
Se sont réduits à des poignées de mains.
Et beaucoup d'ordres sous haute tension
Finissent par donner des dépressions.
Alors à l'atelier comme au chantier
Pas si facile de rester entier.
Pour certains la paye n'est méritée
Qu'au prix d'un handicap en vérité.
Au risque de finir par en mourir
Il faut toujours courir pour se nourrir.
Depuis ici, Paris, jusqu'en Chine
La main d'œuvre se brise l'échine.
Aïe ! L’atmosphère a l'odeur du cancer
Et ce sont des couleuvres que l'on sert
Dans des conserves à la cantine.
Faut oublier l'âge des comptines.
Attention aux rayons nucléaires
Dans l'usine qui la nuit s'éclaire.
Le jour ? Au soleil qui se lève enfin
Beaucoup sont déjà des anges, défunts.
Avant, le motif économique
En envoie pointer aux assédics.
Les exclut du système bancaire
Et leur rend le logement précaire.
Ah! Mais même ceux restés au travail
Ont bien du mal à assumer leur bail.
Le monde ouvrier se paupérise
Voilà! Fini le temps des cerises.