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photos et poèmes
27 décembre 2008

réédition du poème "toi, ce havre au bout du monde" - version intégrale

Toi, ce havre au bout du monde.

 

En provenance de Rouen,

Tancarville et son pont,

Je t'ai rallié, roulant

Pour découvrir au fond:

 

La Seine, son estuaire

Et puis, autrement dit

Ta longue zone portuaire

Et le pont d'Normandie.

 

De bonne heure le matin

Observant l'horizon

Mon regard a atteint:

Des usines; des maisons

 

(Harfleur la soeur d'Honfleur);

Des cheminées qui fument;

De l'herbe et même des fleurs;

Et ce pétrole qu'on hume!

 

Par une belle météo

D'Août, en plein mois d'été,

J'ai découvert ton eau

Et... de l'autre côté.

 

Pour longer tes canaux

J'aurais pu prendre les quais

Ne pas voir les panneaux!

Des dockers, aux troquets,

 

M'auraient trouvé curieux.

Du quartier des neiges

Au clocher laborieux

J'aurais dit:"où vais-je?"

 

Alors quartier de l'Eure

Devant cette petite tour

En voyant passer l'heure

J'aurais fait demi-tour.

 

J'ai plutôt préféré

Passer par Graville

Du haut du prieuré

Admirer ta ville,

 

Je n'ai pas pris les cotes

Ou bien les escaliers

Pour rallier la ville haute

Le courage pour allier.

 

Non, j'ai ensuite rejoints

Après de longs trottoirs

Le carrefour du Rond-point.

Tel un tableau d'Authouart,

 

Il m'a paru bruyant

Vivant et décoré;

Rue Aristide Briand,

Les gens sont colorés.

 

Après l'marché arabe,

Au triangle des gares

J'ai mangé un Kebab.

Puis j'ai vu tes hangars.

 

Il y en a beaucoup

Tout au bord des bassins.

Assis, buvant un coup

J'eus soudain un dessein.

 

Et ce, à la seconde

Où dit un plaisantin:

"Près du bout du monde

Je dormais ce matin".

 

J'ai repris la route

En allant là tout droit

Sans avoir de doute

De trouver cet endroit.

 

Devant le grand Volcan

J'ai pris ta passerelle

Et aperçu, éloquents,

L'hôtel et sa tourelle

 

(Qui ne sont pas géants

Comparés à l'église)

Et ton portail béant

Comme une belle balise!

 

Derrière c'était la mer

(Et non pas l'océan).

C'est alors qu'arrivèrent

Ces bons vieux goélands.

 

Pour bien me repérer

Du poucet n'ai plus l'âge.

Si seulement Perret

Avait vidé ta plage

 

De tous ses ronds galets

J'aurais suivi les pas

De ceux qui sont allés

Voir la fin sans trépas.

 

J'ai fait confiance au sort

Entrant dans Sainte-Adresse

Et suis monté au fort

Qui tout là-bas se dresse.

 

De ce panorama:

La mer et des voiliers

En tous petits amas

Qui voguaient par milliers.

 

Alors non sans effort

J'ai pu sans brume, sans fard

Trouver ton sémaphore,

La Hève, son cap, son phare...

 

C'était la fin de piste.

Ce bord de la falaise

Que les impressionnistes

Ont dépeints bien à l'aise.

 

Après ce beau voyage,

Heureux comme Du Bellay

Et Ulysse son personnage,

J'ai ouvert les volets

 

D'une jolie maisonnée

Et y ai pris demeure.

Et pour bien résumer,

Si un matin je meurs,

 

J'aurais tout vu du monde

Serait allé au bout

Où des lieux à la ronde

Il n'y a pas un loup.


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Commentaires
Y
Je suis pas poètes mais ce soir c'est pas aux vers qu'il faut faire attention, mais aux verres lol. En tout cas je te souhaite de passer un bon réveillon avec ta ptite famille.<br /> Amicalement.
D
Je ne vais pas te les dire en vers mais en prose, très bonne année pleine de poésie !
C
Merci Yllen,<br /> Je l'ai republié celui-ci pour ceux qui ne l'aurait pas lu il y a quelques mois, mais pour toi, ça doit faire un peu répétition...<br /> Promis j'en publierais de nouveaux au mois de janvier !
Y
Toujours un plaisir de te lire et ici, relire l'intégralité de ton poème dont je me souviens très bien...ton arrivée au Havre.<br /> Amicalement.
C
Ces faits s'inspirent de ma vie réelle et du jour où j'ai découvert Le Havre (je suis originaire de Pavilly, près de Rouen); après c'est vrai que j'ai mon côté rêveur...
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